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A Masqueray,
J'attends mon affectation, avec ma spécialisation d'électronicien, je
devrais être "planqué", en attendant, le
réfectoire est dans la grange avec un sol est en terre battue, çà n'est
rien à côté du "dortoir", c'est une
ancienne écurie, pas de lumière, le groupe électrogène est en panne,
nous dormons dans la paille avec 1 seule couverture, il fait très
froid, on entend gratter les rats sur les sacs marins, il pleut, le
toit est une vraie passoire, l'eau coule puis pénètre la couverture, je
change de place. "bon Dieu quel merde ..."
Mardi 11 novembre
: Ce matin nous
sommes convoqués au bureau, moi je reste ici, je vais intégrer l'équipe
des 4 radios tandis que les 14 autres sont dirigés dans les compagnies.
J'assiste au défilé, les quelques vieux combattants de la France
libre défilent avec leurs décorations devant une compagnie du
bataillon, çà sent la "récupération ",
n'est-il pas trop tard ? mais les copains me disent que non..! c'est la
pacification . Il se trouve que c'est le jour du marché il y a là
des étals et des tentes. J'apperçois le commandant D......... qui
passe entre les tentes et qui distribue des poignées de main avec des
gestes amicaux en direction de cette population indifférente puis il
monte sur une chaise et se lance dans un discours en langue Arabe.
Pendant que je regarde autour de moi, je commence à prendre des
repaires, le village est fortifié avec un réseau de barbelés, des
blockhaus, un grand mirador couvre la zone avec un projecteur, à
l'extérieur, il y a un grand champ de ruines romaines, ce sont les
ruines de Rapidi.
Mercredi 12 novembre
:Je rejoins le
local de dépannage dans la cour de la gendarmerie , c'est tout neuf,
mais ... il n'y a que 3 lits, je devrais donc attendre la quille du
plus ancien, en attendant, je loge dans l'écurie où j'ai réussi à avoir
un lit de camp avec une 2ème couverture, il fait aussi froid que sur la
paille, cette nuit des coups de feux sont tirés, ça claque au
dessus du toit, cela vient des ruines, le mortier de chez nous tire 2
obus
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